Il y a trois jours, je vous ai parlé de la cardère sauvage.
Si vous cherchez son nom latin dans les vieilles flores comme celle de l’abbé Coste ou de Gaston Bonnier, vous la trouverez sous le nom de :
“Dipsacus sylvestris” (Cardère sauvage)
Or aujourd’hui, dans les guides récents, elle apparaît sous le nom de :
“Dipsacus fullosum” (Cardère à foulons),
une erreur du botaniste suédois Linné à qui l’on doit pourtant la première classification des plantes, et qui a confondu deux plantes de la même famille.
Car il existe bien une cardère à foulons, baptisée “Dipsacus fullosum” par un autre botaniste : Miller.
Aujourd’hui, il est admis que
la cardère sauvage s’appelle “Dipsacus fullosum L” (L pour Linné)
et la cardère à foulons, se nomme “Dipsacus sativus L”
après s’être appelée “Dipsacus fullosum Mill” (Mill pour Miller),
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Mais qu’est ce que les foulons ?
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Foulons : machines qui servaient à carder la laine .
Avant l’arrivée des machines industrielles, avant les brosses métalliques, les drapiers se servaient des têtes de cardères pour peigner la laine : pas de la cardère sauvage que nous connaissons, mais d’une autre cardère (Dipsacus sativus, dont l’origine est incertaine), que l’on cultivait à grande échelle dans notre région (Beaucaire, Tarascon, Saint Rémy de Provence..).
Là où il y avait des drapiers, il y avait des cultures de cardère.
Sa culture rapportait plus que la culture du blé.
Les têtes séchées étaient fixées sur un manche en bois et servaient de brosse naturelle.
Peigne bourrique, Chardon de loup, Cardère à foulons, étaient ses noms populaires.
Mais au XIXème siècle, le progrès mit fin à cette pratique.
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Quelles sont les différences entre les deux cardères ?
La cardère cultivée (appelée aussi la cardère des villes)
est plus grande (+de 2m), moins épineuse .
Sa floraison est blanche.
Mais surtout, la cardère cultivée a des épines recourbées et souples, alors que la cardère sauvage a des aiguillons raides, droits et acérés pouvant “blesser” la laine…
Ce qui explique que la “cardère des champs” n’ ait jamais servi pour carder la laine,
la préférence étant toujours allée à la “cardère des villes”, cultivée uniquement pour cette utilisation.