Le sisal : de quelle plante s’agit-il ?
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Le Kij pour les Mayas, le Henequén pour les Espagnols,
appelé un moment Agave fourcroydes Lemaire ,
porte le nom aujourd’hui d’ Agave sisalana Perrine
De la famille des Agavaceae, il a besoin d’un climat aride, et d’un sol sec et pauvre,
pour se développer, tout élément qu’il a trouvé dans la région du Yucatán au Mexique.
Ses feuilles, bordées de petits aiguillons, peuvent mesurer jusqu’à un mètre de long.
Elles sont terminées par une longue épine qui,
à l’arrachage, entraîne avec elle un paquet de fibres.
Pas besoin d’enfiler une aiguille,
la couture se faisait ainsi : épine et fils accrochés.
Comme tous les agaves, il fleurit au bout d’une vingtaine d’années.
Sa hampe florale de 8 à 10 m de haut, marque le dépérissement de la plante mère,
qui va produire de nouveaux petits agaves à sa base.
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De la plante à la fibre
Découverte du site de production du sisal de Aké
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Terminé le temps où les Mayas le pelaient à la main …
Aujourd’hui, tout le travail est fait par des machines … Sauf…
La cueillette :
La récolte des feuilles sur une même plante, se fait tous les trois mois.
On prélève « una vuelta » (c’est-à-dire un tour) du tronc,
ce qui fait 7 à 8 feuilles par plante.
Au-delà, elle dépérit très vite.
(Photo de la maquette présentée au Musée du Monde Maya de Mérida)
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Le défibrage :
Il est confié à une machine, qui casse d’abord la peau rigide des feuilles,
pour l’éplucher ensuite, libérant ainsi toutes ses fibres.
Tous les déchets (peau et pulpe) sont utilisés dans les jardins pour améliorer la terre.
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Le séchage et le ramassage
Les fibres humides sont étalées sur des étendoirs en fer.
Il suffit de 5 h en plein soleil pour que les fibres soient sèches.
Les fibres sont ficelées en fagots grossiers et transportées sur des charrettes sur rail,
tirées par des ânes, jusqu’aux ateliers proches.
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Le peignage :
Les fibres vont passer dans différentes machines munies de peignes de différentes grosseurs.
Remarquez au passage, la quantité de poussière de fibre,
qui s’accumule sur la machine …
L’air est irrespirable, et je n’y suis restée qu’une petite heure …
A chaque passage, les fibres sont peignées, lissées, mises en ballots lâches.
Les fibres cassées irrécupérables seront employées dans les torchis pour la construction.
2ème peignage, beaucoup plus fin.
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Les produits finis :
Les dernières machines tordront ou tresseront les fibres
pour en faire des cordes ou des bobines de ficelles de différentes grosseurs.
En une seule journée,
la plante a été taillée, passée à la machine,
les fibres ont été séchées, mises en ballots, peignées,
et transformées en cordages ou pelotes de ficelle.
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L’artisanat :
De nombreux mexicains ont quelques plantes de sisal, autour de leur maison,
pour leur usage personnel :
couture, fils de pêche, fabrication de hamacs, ficelles pour le jardin …
Ils en font aussi des porte-clés, qu’ils vendent aux touristes,
et aux haciendas-hôtels qui en ont équipé toutes leurs clés de chambres.
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