Souvenez-vous !
Dans ma note du 05/09/2013,
je vous parlais du sisal.
De retour du Mexique,
j’ai d’autres petites informations à vous donner.
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Ma note du 05/09/2013
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Connaissez-vous le Henequén ?
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Je suis sûre que cela vous parle !
C’est un agave, utilisé déjà par les Mayas du Mexique,
pour toutes sortes de travaux domestiques et agricoles :
couture, chapeaux, paniers, ficelle …
Quand on arrache la longue épine terminale des feuilles,
elle entraîne avec elle, un paquet de fibres.
Pas besoin d’enfiler une aiguille,
la couture se faisait ainsi : épine et fils accrochés.
Ce grand-père de Madagascar, était tout fier de nous montrer la méthode.
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Ces fibres étant très solides, pendant la colonisation espagnole,
les navigateurs avaient pris l’habitude de faire une halte au Mexique,
pour changer les cordes de leurs bateaux,
ce qui entraîna un boum économique dans l’état du Yucatán,
région du Mexique où le henequén poussait naturellement.
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Les grands propriétaires terriens construisirent de grandes haciendas,
qui regroupaient, à la fois les immenses plantations,
les ateliers de transformation, les habitations du propriétaire,
mais aussi, des ouvriers et leurs familles.
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De la plante à la fibre
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(Photos internet)
La fibre séchée était alors tressée et transformée en cordages …
Le commerce se développe, les fibres naturelles sont exportées vers l’Europe.
Les grosses balles de henequén partent en bateau, du Mexique.
Comme c’est la coutume, le nom du port de départ,
est inscrit sur chaque ballot….
Et comment s’appelait ce port du Yucatán ???
Il s’appelait SISAL !!!
Petit à petit, le nom du port deviendra le nom du matériau …
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Cordages, paniers, tapis …
aujourd’hui, le sisal est encore utilisé, mais bien sûr, l’arrivée des fibres synthétiques,
a stoppé net, l’activité des haciendas mexicaines,
transformées de nos jours en hôtels de luxe .
Quant au Henequén, les botanistes l’ont baptisé :
Agave sisalana
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Retour du Mexique
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Une hacienda du Yucatán
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D’abord, elle est construite proche d’un point d’eau, rare dans cette région.
Ensuite, tout est conçu pour qu’elle soit autonome :
On y pénètre en passant sous un immense arc qui marque l’entrée de la propriété.
On arrive dans une grande cour entourée de bâtiments :
– la maison principale du propriétaire, la maison du contremaître,
– la salle des machines pour extraire les fibres,
– un espace d’étendage et de séchage des fibres,
– un atelier de mécanique, pour les réparations en tous genres,
– les logements des ouvriers agricoles,
– une école pour leurs enfants, une chapelle, une pharmacie,
– une étable pour les ânes,
– un potager, un verger,
– le tout, bien sûr, entouré de plantations de henequén
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Que sont devenues les haciendas ?
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La plupart ont été abandonnées aux intempéries et aux pillages de la Révolution
Certaines sont donc en ruine, la grande cour principale servant souvent
de terrain de sport aux enfants des écoles.
Mais depuis quelques années, les haciendas ont été reconnues « Patrimoine culturel ».
Restauration, reconstruction à l’identique,
transformation en musée ou en ateliers d’artisanat,
ces réhabilitations ont le souci, en plus, du respect du milieu naturel.
Hacienda Yaxcopoil :
si l’extérieur est encore délabré,
les propriétaires ont gardé tout le mobilier d’époque, et la font visiter.
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Hacienda San Antonio Ochil
Elle a gardé une petite production de sisal, dans un but touristique,
mais surtout, elle a créé dans ses bâtiments,
des ateliers d’artistes locaux qui exposent leur travail :
poteries, tissages, broderies …
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D’autres sont transformées en hôtel, en respectant les plans et les utilisations d’origine
Les chambres s’appellent » ferronnerie », »pharmacie », « école »,
les écuries sont transformées en salle de bal,
les salles des machines ont été restaurées,
les jardins nettoyés, les vieux arbres conservés.
Hacienda Santa Rosa :
Toute bleue !!!
Les grands espaces et le nombre limité de chambres,
donnent le sentiment d’une intimité rare …
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Hacienda San José Cholul
Des hamacs partout, sur notre terrasse, sur la piscine,
et même dans notre grande chambre …
L’éloge de la paresse …
Une jolie chapelle et une bibliothèque pleine de très vieux livres de botanique,
à faire saliver le Museum d’Histoire Naturelle de Paris …
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L’hacienda Temozon : une reconversion très réussie
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