J’ai été invitée, vendredi soir,
à l’inauguration de la Grotte de la Salamandre, vers Méjannes-le-Clap.
Cette grotte, ou plutôt, cet aven était connu surtout par les chasseurs,
les bûcherons et quelques promeneurs.
Ce n’est qu’en 1964 que des spéléologues nîmois décident d’y descendre.
Après une cinquantaine de mètres en rappel, ils arrivent au fond du trou :
30 m de haut, 100 m de diamètre,
ils sont émerveillés !
Le premier animal trouvé sera une petite salamandre :
ils viennent de trouver le nom de leur aven.
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Quelques années après un chef d’entreprise parisien, fana de spéléo,
découvre l’aven.
En 2007, dégagé de ses obligations parisiennes, il a une idée folle :
acquérir, aménager et ouvrir au public, l’aven de la Salamandre,
réservé jusque là aux spéléologues avertis.
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Et voilà le résultat !
Le parking est volontairement loin de la grotte (600 m),
pour que le calme de la nature soit respecté.
On chemine à travers une forêt méditerranéenne naturelle,
plantée d’arbousiers aux troncs couverts de lichens,
de chênes verts et de chênes blancs,
de cades, de pistachiers térébinthe, d’immenses buis et d’érables de Montpellier.
Le chemin nous amène à la structure d’accueil,
construite toute en bois des Cévennes
(le béton a été employé seulement pour les fondations),
ici pas de poteaux électriques qui auraient abimé le paysage,
mais des panneaux solaires, non-éblouissants pour les oiseaux,
qui fournissent l’électricité, non seulement au bâtiment
mais aussi pour l’éclairage de la grotte.
La terrasse, au-dessus du vide, permet une vue panoramique,
sur la nature environnante.
Le toit du bâtiment d’accueil est un mur végétal, pour un meilleur confort acoustique.
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Pas d’inauguration sans “couper de ruban” !
Mais avant, nous avons eu toute une série de discours :
– celui du propriétaire, Daniel Lelièvre
– ceux des élus,
– celui de l’architecte, Jean-François Daures,
– celui du Préfet du Gard (cévennol d’origine)
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Tous les élus étaient ravis.
– D’abord, ils n’ont pas déboursé un centime :
en effet, que ce soit pour l’achat des terrains, ou pour les travaux,
tout a été financé sur les fonds propres du propriétaire.
– Tous les travaux ont été réalisés par des entreprises locales,
– 10 emplois ont déjà été créés dans cette région difficile,
– Ils espèrent un afflux touristique avec ses retombées financières.
– Ils ont tous remercié M. Lelièvre d’avoir réussi son pari.
Ils ont parlé de courage, de folie …
Mais le discours du propriétaire, calme mais ému, racontant son histoire,
a montré une grande détermination.
Ici, pas de folie, mais une grande passion.
Le discours de l’architecte a été plus technique.
Il a expliqué dans les moindres détails pourquoi et comment
cette construction était écologique :
murs et planchers en bois,
panneaux solaires , micro-station d’épuration autonome,
pas de véhicules à moteur à proximité de la grotte,
(sauf pour les personnes à mobilité réduite qui ont un parking spécial).
Seul le Préfet du Gard a évoqué “la chose qui fâche” :
quelques chauves-souris viennent passer l’hiver dans la grotte.
Afin de ne pas les perturber, la grotte sera fermée tous les hivers,
en Novembre, Décembre, Janvier et Février.
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La visite
On peut toujours descendre en rappel, par l’entrée de l’aven (sous certaines conditions).
mais ce n’est pas à la portée de tout le monde :
deux tunnels d’accés horizontaux ont donc été creusés,
transformant ainsi l’aven en grotte.
Stalactites, stalagmites, murs de concrétions, orgues, draperies,
on en oublie parfois de photographier, pour en profiter un maximum …
Après la sortie, si vous souhaitez un autre goût des Cevennes,
installez-vous, sous les voiles et goûtez leur glace artisannale :
“Châtaigne et marrons confits”… Elle est excellente !
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Ceci n’est pas une publicité,
c’est un gros coup de cœur !!!
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Infos pratiques
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