Une fleur au jardin : l’Iris
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Je ne vais pas vous parler des iris violets, blancs ou bleus
qui animent tous les mazets de la région nîmoise.
Je veux parler des iris des jardins, vendus chez des pépinièristes spécialisés.
Aujourd’hui, on en trouve de toutes les couleurs,
marbrés, striés, certains très ondulés, à barbe rouge ou bleue …
Il n’y a que l’embarras du choix.
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Mais comment en est-on arrivé là ?
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D’abord, un peu de vocabulaire.
3 pétales vers le haut, 3 sépales vers le bas, une barbe qui porte un grand nombre d’étamines,
et au fond, le style qui prolonge le pistil.
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De tout temps, l’obtention de nouvelles fleurs a passionné
les professionnels ou les amateurs d’iris.
Bien sûr, on pourrait laisser faire la nature,
et il arrive parfois qu’un nouvel iris pousse au milieu d’une banquette,
mais le résultat est très aléatoire …
Ils pratiquent donc tous, l’hybridation controlée.
Cela consiste à mettre en contact le pistil de l’un avec les étamines de l’autre,
(Dit comme ça, cela paraît simple, mais en réalité c’est très minutieux)
bien maintenir le tout avec un lien, et attendre les graines.
Surtout ne pas oublier de mettre une étiquette avec le nom des deux parents.
Chaque fruit, une fois sec renferme de 20 à 30 graines …
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Ensuite semer toutes les graines … et attendre…
au moins 3 ans avant d’avoir la première fleur, après plusieurs repiquages.
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On aurait pû penser qu’en croisant un iris bleu avec un iris blanc,
on obtiendrait un iris blanc et bleu.
Et bien, non !
Car comme pour les humains, et les animaux,
la génétique a aussi son mot à dire pour les fleurs.
Les hybrideurs le savent bien :
tel iris transmet bien sa forme,
tel autre sa couleur ou le petit liseré jaune qui ensoleille les pétales,
tel autre, pourtant très beau, donne des croisements décevants …
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De plus, toutes les graines d’un même croisement ne donnent pas des iris identiques.
Ex : avec ces deux iris, pourtant « frères de semis ».
En haut « Carmagnole », en bas « Antigua » (Beverly Sills x Sky Hooks)
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Donc, vous voilà avec une vingtaine de pieds d’iris différents.
Comment choisir ?
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D’abord éliminer sans regret, les souffreteux, les fleurs mal formées,
les couleurs quelconques, et ceux qui n’ont qu’un ou deux boutons.
Ne garder que les plus résistants et les plus florifères.
Ensuite il faut faire le choix définitif ;
couleur nouvelle jamais vue, vigueur de la plante, nouvelle forme …
Vous allez en sélectionner 4 ou 5.
Ensuite, il faut encore attendre deux ou trois ans pour vérifier que l’iris choisi,
produira chaque année une fleur identique …
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Vous devrez, alors, baptiser et déclarer votre iris « nouveau »
à la « Société française des Iris et Bulbeuses »,
qui vérifiera que le nom n’est pas déjà pris par un autre hybrideur,
et qui jugera de la « nouveauté » de votre iris.
Et là, seulement là, vous pourrez mettre votre iris en vente,
et l’inscrire à votre catalogue.
Bien sûr, si vous avez fait votre hybridation, juste pour vous amuser,
aucune formalité n’est obligatoire.
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(à suivre …)
Il y a quelques années il y avait à Maruejols les Bois, entre St Juste et Mons, un papé qui ouvrait son jardin d’iris en saison (maintenant approximativement) c’était une féerie de couleurs…
Hélas tout passe : le papé a du aller planter des iris au paradis et son jardin s’est abourit 🙁
ça n’a rien à voir -ou presque- mais êtes vous au courant qu’il y a quelques siècles en Hollande (qui n’était d’ailleurs pas encore la Hollande en tant que telle) lors de l’importation des premiers oignons de tulipes il y avait eu une spéculation terrible autour de ces fleurs et de la création de nouvelles variétés, ce qui avait entrainé un effondrement de la bourse et de la monnaie et la ruine de pas mal de Hollandais ?
J’ai lu ça dans un roman… c’était du temps du peintre Rembrandt… une idée pour un prochain sujet ? 😉
Oui, pour les tulipes, je suis au courant … Et c’est dans mes tiroirs … pour bientôt. Patience!
Chouette, je vais en savoir plus… parce que je me méfie quand même un peu des romans 😉
bonjour monique ,très belle fleur l’iris , chaque année début mai lors des rencontres florales qui ont lieu à caissargues au château de belle coste on peut admirer la collection de 450 iris germanica variété ancienne , un régal pour les yeux . vraiment à voir.
j’ai pu constater que selon les années les iris sont plus ou moins beaux,cette saison ils ont particulièrement fleuri ,je ne sais pas pourquoi ,le temps peut être?
Oui, les rencontres de Bellecoste, c’était très beau à voir. Malheureusement, elles n’ont plus lieu depuis le décés d’Ariane du Tremblay, propriétaire du château et grande collectionneuse d’iris. Dommage !