C’est l’hiver !
Froid, pluie, neige …
et voici venu le temps des nez bouchés et des gorges qui grattent.
Vous ferez peut-être, des inhalations de Goménol, des injections nasales d’huile goménolée,
vous boirez peut-être un peu de sirop pour la toux.
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Mais savez-vous ce qu’est le Goménol,
et d’où vient son nom ?
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Il faut remonter vers 1850, pour en connaître l’histoire.
A cette époque, les découvertes sur la conservation des aliments sont récentes.
(publication des travaux d’Appert en 1810)
Un industriel français persuadé de leur importance, crée une conserverie,
d’abord de légumes, puis de viande.
Mais, cet industriel cherche à s’agrandir hors de France.
Il pense à la Nouvelle Calédonie (déclarée colonie française en 1853),
qui possède des terres vierges où vit du bétail en totale liberté.
De plus, il est intéressé par la main d’œuvre bon marché du bagne qui vient d’être créé.
Au premier voyage, il décide de construire une conserverie de viande,
dans la moitié nord de la Nouvelle Calédonie.
Les affaires sont prospères.
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Dans cette région, on cultive aussi le café.
Il constate que les ouvriers agricoles KanaK de la tribu de Gomen,
mâchent quelques feuilles d’arbre,
et les appliquent ensuite sur leurs nombreuses plaies (griffes de branches, coups de machette …).
Les plaies cicatrisent vite, sans s’infecter.
Curieux et industriel avisé, il découvre grâce aux Kanak,
l’arbre miracle : le Niaouli.
Il se lance dans l’industrie pharmacetique
et produit par distillation à la vapeur des feuilles de Niaouli,
une huile essentielle très pure,
qu’il va appeler « le Goménol »,
en hommage à la tribu de Gomen.
Huile essentielle, pommade, sirop, huile goménolée …
porteront la marque déposée des « Laboratoires du Goménol ».
Ces nouveaux médicaments ont eu, à l’époque, énormément de succés,
succés qui va durer jusqu’en 1990.
De nos jours, le sirop a été interdit à la vente en 2001,
mais l’huile essentielle de Niaouli est très employée en phytothérapie.
– Antiseptique, bactéricide, antivirale,
il suffit de trois gouttes sur un mouchoir, ou dans un bol d’eau chaude,
pour que, par inhalation, le nez se débouche et les bronches se libèrent.
– Cicatrisante, sous forme de pommade,
elle soigne les plaies, mais aussi les boutons, l’eczéma …
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Le Niaouli
Le Niaouli (Melaleuca quinquenervia)
très proche des eucalyptus, il appartient, comme eux, à la famille des Myrtacées.
Originaire de Nouvelle Calédonie,
il a été introduit dans plusieurs pays tropicaux (Australie, Hawaii, Floride …).
C’est un arbre facile,
pouvant pousser aussi bien dans les steppes sèches que dans les marécages.
Ses feuilles persistantes, donnent par distillation, l’huile essentielle de Niaouli (vue plus haut),
ses fleurs blanc crème riches en nectar attirent abeilles et oiseaux.
Mais son utilité ne s’arrête pas là.
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L’écorce du Niaouli est constituée de plusieurs couches qui se détachent facilement,
d’où son nom anglais de « Paper Bark » (écorce de papier).
– Ignifuge, elle protège l’arbre des feux de brousse, nombreux en Nouvelle Calédonie.
– Imperméable, les Calédoniens ont l’habitude d’en recouvrir les toits et les parois de leurs cases.
Les parois extérieures sont recouvertes de lambeaux d’écorce,
maintenus par des branchages.
Des épaisseurs d’écorce, tenues par des pierres protègent les toits.
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– Elle sert aussi, à envelopper les aliments (poissons, légumes),
qui vont être cuits au four, ou sous les pierres, lors de repas traditionnels.
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Juste pour le plaisir …
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