Le Volcan (suite)
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A la Réunion, souvent les éruptions se font dans l’enclos et ne menacent pas la population.
Mais il arrive que les laves sortent de l’enclos,
et s’écoulent ainsi, sans retenue, jusqu’à la mer…
… recouvrant au passage, la route côtière, si souvent refaite.
Elles arrivent ainsi jusqu’aux maisons, comme ici, à l’église de Piton Sainte-Rose.
Il suffit de faire la route côtière du Sud-Est, pour constater les dégâts du volcan.
C’est “Le Grand Brûlé”
En bord de mer, les plages sont couvertes de galets noirs,
incrustés de cristaux d’olivine.
Le sable est vert olive !
Nous avions déjà vu des plages de sable vert à Hawaii,
ce qui est logique, puisque l’olivine est le premier minéral à cristalliser
lorsque les laves refroidissent.
Les vagues se déchaînent sur les rochers noirs.
Bref ! le bord de mer n’est pas très accueillant.
D’ailleurs les baignades sont interdites.
Lors d’anciennes éruptions, les laves ont recouvert tout le Sud jusqu’à la mer,
comme ici, à Cap Méchant (sur la commune de Saint-Philippe),
où les falaises de basalte noir, battues par les vagues,
donnent à cette côte son caractère sauvage.
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La reconquête des laves par la végétation
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D’abord les lichens !
A spores très légères, ils s’installent dans les moindres fissures,
et se développent grâce à l’humidité des roches.
Ici, le Stereocaulon vulcani, qui, au bout de quelques années,
recouvre les laves noires d’un épais duvet blanc.
Ensuite, les Fougères !
Il faut au moins 10 ans pour qu’elles s’installent sur la lave.
D’abord la Nephrolepis abrupta qui occupe les moindres anfractuosités de la roche,
puis la fougère “Patte de Lézard” (Phymatosorus scolopendria)
Des arbrisseaux : (au moins 50 ans après la coulée)
comme ici “le bois de Source”,
Enfin des arbres, (de 50 à 200 ans après)
comme les “Vacoas Bord de mer”
ou le “Manioc marron”(Scaevola taccada).
Mais aussi le “Bois de fer” ou “Filao”(Casuarina equisetifolia)
La végétation se reconstitue peu à peu.
Mais quelle végétation ?
La plupart de ces végétaux sont des espèces étrangères, souvent classées invasives,
et qui empêchent le développement des plantes indigènes.
Les arbustes qui constituent “les Bois de couleur”,
brûlés par les laves,
seraient suceptibles de se réinstaller d’ici 200 à 300 ans (chiffres ONF).
Encore faudrait-il qu’il n’y ait pas d’autres coulées de lave …
La dernière éruption a eu lieu en 2007.
Depuis les laves sont encore chaudes …
Des panneaux nous le rappellent tout le long de la route
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