Un mois sur l’île de Madagascar
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Située en plein Océan Indien,
entre l’île de la Réunion et les côtes d’Afrique,
dont elle est séparée par le Canal du Mozambique,
la “Grande Ile” (comparez avec la Réunion ou l’île Maurice),
est souvent appelée “l’île Rouge” ou le huitième continent.
C’est la cinquième île du monde en superficie,
après l’Australie, le Groenland, la Nouvelle Guinée et Bornéo.
En un mois de voyage, nous en avons visité la moitié seulement.
Des hauts plateaux arides, des vallées vertes,
des forêts sèches, des rivières,
sans oublier les lagons protégés par une barrière de corail,
font, qu’à Madagascar, plusieurs climats se rencontrent :
– climat équatorial humide, avec période de mousson,
– climat subtropical,
– climat désertique.
Madagascar est “un morceau” qui s’est détaché de l’Afrique,
lors de “la dérive des continents”,
ce qui explique la présence d’une faune et d’une flore,
que l’on trouve aussi au sud de l’Afrique.
Mais, comme toutes les îles, longtemps inoccupées,
la faune et la flore originelles ont été préservées.
On trouve ainsi à Madagascar, des espèces endémiques,
c’est-à-dire qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.
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Nous atterrirons à Tananarive (Antananarivo en malgache), Tana pour tout le monde.
Nous descendrons ensuite jusqu’au Sud par la Nationale 7.
En moitié chemin, nous ferons un crochet vers l’Est, sur le Canal des Pangalanes.
Du Sud nous prendrons l’avion vers l’Ouest, à Morondava.
Ensuite, nous quitterons la grande île, pour aller dans les îles Nosy Be et Tsarabanjina.
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Ces quatre régions sont complètement différentes :
Les hauts plateaux du centre : une terre aride et une zone d’élevage
L’Est
La région où il y a deux saisons :
– La saison des pluies,
– et la saison … où il pleut !
(Rizières, thé, fruits tropicaux, épices, vanille …)
Le Sud et l’Ouest
C’est une zone de grande sécheresse : épineux et baobabs.
Heureusement, il y a la pêche !
Les îles
Plages, soleil, plongée :
les habitants vivent du tourisme.
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Tananarive
La capitale est une ville bouillonnante, grouillante, bruyante …
Bien sûr, nous avons visité quelques monuments historiques, les marchés,
mais le plus agréable et inattendu, c’est un lac, en pleine ville, entouré de Jacarandas.
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La Nationale 7
Eh oui, ce sont les français qui ont construit la route !
Elle part de Tana et va jusqu’à Tuléar en traversant toute la moitié sud de l’île.
La route est belle, droite, goudronnée … Et ce n’est pas le cas partout !
D’abord, nous traversons la région des rizières,
… et des fours à briques.
Ils fabriquent d’abord des briques en terre,
les laissent sécher au soleil,
puis ils s’en servent pour construire un four,
et allument un feu à l’intérieur.
Les briques cuites sont prêtes pour les maisons futures.
Les petits villages sont beaux, entourés de jolis jardins fleuris.
Rencontre insolite d’un groupe de menuisiers,
livrant des bureaux d’écoliers à l’école voisine.
Nous visiterons une réserve privée, le Lémur’s Park,
regroupant quelques familles de lémuriens : ici des Sifakas.
Les Sifakas ont une manière particulière de se déplacer au sol :
Ils font des petits sauts,
grands, ils sont obligés d’écarter leurs bras pour tenir en équilibre.
On dirait qu’ils dansent…
C’est la région des pierres :
célestine, quartz rose, labradorite, agate, jaspe orbiculaire, tourmaline, grenats,
aigue-marine, améthyste, citrine, chrystal de roche, béryl rose …
Ils en ont tellement qu’ils s’en servent pour construire des murs.
C’est aussi la région où on trouve le plus beau travail du bois.
Bien sûr on se laisse tenter, mais c’est lourd dans les valises …
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Arrivés à mi-parcours (Fianarantsoa),
Nous partons faire un crochet vers l’est, en train, vers le Canal des Pangalanes.
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Le départ du train est prévu à 8h,
à 7h30 nous sommes sur le quai de la gare.
Bien sûr, nous sommes en première classe !
Mais cela n’a vraiment rien à voir avec un TGV …
Nous sommes consternés par l’état sanitaire des enfants !
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Arrivés à Manakara, tard, très tard,
nous nous couchons très vite, car demain, nous partons en pirogue sur le canal des Pangalanes.
Ici, les maisons sont en bois, et chacun a sa pirogue.
Quelques lémuriens viennent chaparder des bananes.
Ici, l’Océan Indien est hostile : courants, grosses vagues, requins …
La vie est sur le canal : poissons, crevettes,
mais aussi ramassage de roseaux, de raphia, taro …
Construit par les français, au début du XXème siècle, parallèle à la mer et long de 700 Km,
il relie Manakara à Tamatave, au nord.
C’est le seul moyen de communication, pour les habitants
qui ne peuvent utiliser ni l’océan, trop dangereux, ni la route, car personne ne possède de véhicule.
On nous avait dit, que dans ce village, il y avait une école.
Construite par les italiens, enseignant fourni gratuitement par la France,
il manquait les livres.
Anciens enseignants, nous avons raflé tous les livres scolaires de nos placards,
nous avons acheté des dictionnaires, et nous sommes arrivés avec deux valises pleines.
Au revoir les enfants et bon travail !
Ils cultivent un agave spécial : des feuilles pelées, écrasées et séchées, ils tirent le sisal.
Ils ramassent aussi les graines du “Ceasalpina crista“, arbuste très épineux,
qu’ils vendent aux fabricants d’awalé.
Deux jours plus tard, nous reprenons la route pour rejoindre le Parc Naturel de Ranomafana.
Ici, les habitants vivent de l’agriculture :
Clous de girofle séchant sur des bâches à même la route, fruits tropicaux, taro …
crevettes et poissons séchés tirés du canal,
Et bien sûr, vanille et riz.
Le Malgache est un gros consommateur de riz : un énorme bol à tous les repas,
même au petit déjeuner.
Le Parc de Ranomafana abrite quelques animaux très rares,
comme ce Microcebus, minuscule petit lémurien nocturne.
La visite, de nuit, dans un terrain accidenté et très boueux, est très difficile.
Heureusement, la visite de jour, le lendemain, est très agréable et instructive :
autres lémuriens diurnes, et une flore de zone humide très différente
de celle que nous avons déjà vue : orchidées, euphorbes tropicales …
Visite de l’usine de thé de Samhambavy,
où tout est fait sur place : cueillette, séchage, broyage, et emballage.
On peut même déguster avant d’acheter à la boutique.
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C’est dans cette région que nous verrons
le plus d”Arbre du Voyageur” (Ravenala madagascariensis),
emblème de Madagascar, et de la compagnie aérienne nationale “Air Madagascar”.
L’Arbre du Voyageur qui ressemble à un palmier, n’en est pas un.
Ce n’est même pas un arbre.
C’est une plante herbacée de la famille des “Strelitziacées” .
Arbre très utile, le tronc sert à la construction des cases,
les feuilles séchées recouvrent les toits, et les tiges des feuilles sont gorgées d’eau,
ce qui peut permettre à un voyageur de se désaltérer.
(d’où son nom d’Arbre du Voyageur”)
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Une autre plante est présente partout :
Euphorbia madagascariensis
C’est une euphorbe toxique,
proche du Poinsetia (appelée aussi “Etoile de Noël”),
que l’on vend pourtant, en France dans toutes les jardineries,
au moment des fêtes de Noël.
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Voilà, le petit crochet vers l’Est est terminé,
nous retournons à Fianarantsoa, sur la RN 7.
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