Avril au Sultanat d’Oman
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Oman est un pays du Moyen-Orient, situé au sud de la Péninsule d’Arabie.
Les pays frontaliers sont le Yémen, au Sud-Ouest,
l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis , au Nord.
Le reste est bordé par la Mer d’Arabie, au Sud et Sud-Est,
et par le golfe d’Oman, à l’Est.
Le pays a du pétrole (un peu !), mais beaucoup de gaz.
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Bien avant le pétrole et le gaz, la première richesse d’Oman a été l’encens..
Des prêtres égyptiens, aux grecs, aux romains, en passant par les Rois Mages, tous l’utilisaient.
Nulle prière, nulle fête, sans brûleur à encens.
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L’arbre à encens (Boswellia sacra),
petit arbre malingre, rabougri et torturé ne pousse que dans le désert du Dhofar,
et nulle part ailleurs dans le monde.
L’arbre a besoin de souffrir :
beaucoup de soleil, du vent, très peu d’eau, et les cailloux du désert.
Dès l’âge de trois ans, son écorce est entaillée.
Elle libère alors une résine blanche, qui doit sécher sur l’arbre 14 jours.
Elle se transforme petit à petit en cristaux blancs.
Aussitôt récoltés, on entaille à nouveau l’arbre,
et ceci du mois de Mars à la période de la mousson (Juin/Juillet).
Un arbre peut supporter jusqu’à trente entailles.
On le laisse ensuite se reposer deux ans.
Il produit de 10 à 20Kg de cristaux par saison.
A cette époque, Oman envoyait plus de 3000 tonnes d’encens
vers les pays de la Méditerranée et de l’Océan Indien.
Il était acheminé par des caravanes de dromadaires,
à travers le Désert d’Arabie jusqu’au port de Gaza,
puis par bateaux vers l’Egypte, l’Empire romain, la Grèce et la Perse.
Jamais les Omanais n’ont révélé l’origine de l’encens.
Ses cristaux étaient entourés de mystère,
et ils étaient devenus un des produits les plus recherchés du monde antique,
avec une valeur plus forte que celle de l’or.
Il y eut aussi une route maritime, en passant par la Mer Rouge,
et une autre en traversant l’Océan Indien, pour aller jusqu’en Inde.
Ce commerce a prospéré jusqu’au IIème siècle de notre ére,
et a servi à d’autres échanges commerciaux :
bois rares, épices, soies, or …
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L’autre richesse du Sultanat d’Oman, c’est la mer …
Pêche, commerce, chantiers de construction de boutres, (les Dhows)
toutes les activités de la région de Sour étaient tournées vers la mer.
La région connut une grande prospérité jusqu’au XIXème siècle,
le commerce s’étant étendu jusqu’en Afrique, par l’île de Zanzibar,
et ceci jusqu’à l’arrivée des bateaux à vapeur.
Aujourd’hui, les chantiers existent toujours,
mais ils font surtout des réparations,
ou des commandes pour des particuliers fortunés.
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Les paysages du Sultanat d’Oman sont très variés :
plages immenses, déserts parsemés d’oasis, chaînes de montagne jusqu’à 3000m …
Cela a conduit le Sultan, craignant la fin du pétrole, à développer le secteur du tourisme.
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Mais voilà, ici, on n’est pas à Dubaï !!!
Développer le tourisme : oui,
mais sans gâcher l’authenticité du pays.
Les décisions ont été prises dans le bon ordre :
D’abord, faire un point zéro :
– Inventorier tout ce qu’il y a à protéger (paysages, faune, flore,)
ou à restaurer (vieux forts, ports enlisés)
– Préserver le mode de vie des habitants.
Une fois cette étude réalisée,
– le Sultan va créer des réserves naturelles,
– commencer des programmes de fouilles pour retrouver le port de Salalah,
– contacter l’UNESCO pour la restauration des forts.
Les grandes routes seront dessinées en évitant les réserves, et le patrimoine construit.
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Quelques paysages
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Les portes d’Oman
Qu’elles soient des entrées de forts ou de maisons de particuliers,
elles sont toutes sculptées, gravées,
souvent travaillées par le propriètaire,
fier de vous l’ouvrir pour mieux vous la montrer.
L’accueil est toujours chaleureux.
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Bien que la majorité du pays soit ou désertique ou montagneux,
l’agriculture tient une grande place.
D’abord, par la production de dattes.
60% des terres cultivables sont des palmeraies.
Ensuite par la production de roses (Rose de Damas) :
– en boutons séchés, pour les infusions,
– pour la production d’Eau de Rose,
– pour la parfumerie.
Le reste de la terre cultivable est à usage familial :
légumes, arbres fruitiers, céréales, épices sont produits suffisamment pour nourrir le pays.
tout cela grâce à une intelligente gestion du sol et de l’eau.
Comme dans nos Cévennes ou en Provence,
toutes les montagnes sont cultivées en terrasses,
chaque étage est divisé en parcelles.
Aucun espace n’est perdu.
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Pour la gestion de l’eau, c’est un autre problème !
Les Omanais ont inventé un système d’irrigation
qui, non seulement, permet un partage équitable de l’eau,
mais évite surtout son gaspillage.
La chance d’Oman, c’est d’avoir des sources et des trous d’eau.
Le système d’irrigation (le “falaj”) est simple :
canaliser l’eau et la conduire par gravité, souvent sur des kilomètres,
pour alimenter maisons et jardins.
Des fouilles archéologiques récentes permettent de penser
que ces systèmes d’irrigation existaient déjà en 2500 AV. J-C.
L’originalité réside dans la façon de partager l’eau.
Chaque village avait son “falaj” (qui en arabe veut dire “diviser en parts”).
Les gens du village désignaient “le chef du falaj”.
Tous les matins, après une visite minutieuse des parcelles, ce “Maître de l’eau”,
choisissait celles qui avaient besoin d’être arrosées.
Il n’y avait pas de contestation possible !
On estime à 3000 le nombre de ces réseaux d’irrigation qui fonctionnent encore de nos jours.
L’eau circule partout depuis les sommets où se trouvent les sources,
jusqu’aux palmeraies dans les vallées, en passant par tous les jardins en terrasse.
Le “falaj” est toujours entretenu, même dans les villages abandonnés.
Cinq “falaj” parmi les plus anciens, ont été inscrits, en 2006,
au Patrimoine Mondial de L’UNESCO.
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Le tourisme
Qui dit “tourisme” dit “hôtels”.
Ici, pas de grande tour, les hôtels encore peu nombreux,
se font discrets soit dans des criques en bord de mer,
soit contre la plage, noyés dans la verdure.
Leur luxe, c’est l’espace !
Des petites maisons cachées sous les palmiers,
Des herbes folles pour stabiliser les dunes, jusqu’à la mer,
Des espaces de détente …
On est bien !
Faites de beaux rêves …
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