Décembre : ailleurs dans le monde, La Réunion (suite et fin)

Les paysages de La Réunion

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Le volcan, la forêt, le lagon, c’est beau,

mais il faut aller au cœur de l’île,

pour découvrir des paysages encore plus impressionnants, creusés par l’érosion :

les cirques.

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Le cirque de Salazie et ses cascades

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La Cascade Blanche,

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 Le Voile de la Mariée.

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Le cirque de Cilaos :

sa route aux 400 virages, ses falaises, ses plantations de lentilles,

et ses brodeuses.

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À l’horizon, l’Océan Indien …

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Le Cirque de Mafate :

peut-être le plus beau, car difficilement accessible

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Vue du belvédère du Maïdo 

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Les paysages de La Réunion se méritent :

il faut marcher, escalader, descendre des sentiers abrupts et souvent glissants,

remonter par des petits escaliers, redescendre …

et surtout, il faut être prudents,

tout le long des trajets, des pancartes nous le rappellent !!!

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Pour terminer, un peu d’humour !

 

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Ou encore …

 

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Décembre : ailleurs dans le monde, La Réunion

 

La faune de La Réunion

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D’abord le Paille-en-Queue (Phaethon lepturus),

que l’on voit aussi bien dans les gorges, où il niche dans les falaises,

qu’en bord de mer, car il se nourrit de petits poissons qui nagent en surface.

C’est une espèce indigène (originaire de La Réunion), protégée.

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Le Tec-Tec ou Tarier de La Réunion (Saxicola tectes)

On peut le voir dans toutes les forêts de basse altitude (Maximum 800 m).

Mâle et femelle sont différents :

noir et ventre orangé pour le mâle,

marron et gris, pour la femelle, plus petite.

C’est une espèce endémique (qui ne vit nulle part ailleurs dans le monde) de La Réunion.

Le Tec-Tec est protégé.

Il se nourrit d’insectes, de larves et de chenilles.

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Chronique d’une mort annoncée …

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Sur la photo du haut, une autre espèce endémique et protégée :

Le Merle Pays ou Bulbul de La Réunion (Hypsipetes borbonicus),

photographié ici, dans la forêt de Bélouve,

et largement concurrencé par le Merle Maurice ou Bulbul Orphée (Pycnonotus jocosus),

espèce introduite de l’île Maurice, qui se nourrit des mêmes fruits que lui.

(Photo du bas)

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Une autre espèce introduite, mais qui ne fait de mal à personne,

le Cardinal (Foudia madagascariensis).

On le trouve un peu partout sur l’île, sauf en altitude.

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Le Tisserin gendarme ou Bellier (Ploceus cucullatus) 

Originaire de Madagascar, il a été introduit par accident, caché dans les cales d’un bateau.

D’après la rumeur réunionaise, les Tisserins, sitôt arrivés se seraient installés dans la propriété

d’un certain Monsieur Bellier, ce qui leur a donné ce nom local de” Bellier”.

Ils vivent en colonies, construisant des nids d’herbes tissées, avec une ouverture vers le bas.

Ils se nourrissent principalement de graines.

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Quelques insectes

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– D’abord le fameux moustique (Aedes albopictus) ou “Moustique tigre”,

vecteur du Chikungunya. C’est le seul qu’on ait vu.

– Une énorme araignée de 4 à 5 cm, (paraît-il inoffensive), aux longues pattes oranges et noires ,

suspendue au-dessus d’un chemin, dans sa toile,

la Bibe (Nephila inaurata).

– Un petit monarque (Danaus chrysippus), à la Pointe-au-sel, près de Saint-Leu
 
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Sur les murs de notre hôtel, au bord de la plage de Saint-Gilles :

un Gecko vert à trois taches (Phelsuma laticauda).

Trois traits rouges au bas du dos,

le haut des yeux, le bout des pattes et de la queue, d’un beau bleu turquoise,

le haut du dos parsemé de jaune, (qui lui a donné aussi le nom de poussière d’or),

 ce gecko est endémique de Madagascar, mais  il a été introduit dans tout l’Océan Indien. 

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La Réserve Naturelle Marine

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Elle protège l’étroit lagon qui s’étend de Saint-Leu à Saint-Paul, sur 50 Km environ.

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148 espèces de coraux, plus de 500 espèces de poissons ont été comptabilisées dans la réserve. 

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Rejets domestiques ou agricoles, pêche abusive, piétinement du corail par les touristes,

tout cela est aujourd’hui encadré, et accompagné d’une concertation constante.

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En espérant que le cyclone n’aura pas fait trop de dégâts …

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Décembre : ailleurs dans le monde, La Réunion

 

La forêt de Belouve

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Vue du belvédère … un océan de verts :

vert foncé des cryptomérias,

vert clair des fougères arborescentes (Cyathea borbonica)

gris vert des brandes blancs (Stoebe passerinoides)

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Après avoir fait une pause au gîte de Bélouve, 

nous partons sur le chemin de  l’École Normale, en direction du Trou de Fer.

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Un chemin de bois a été installé par l’ONF,

ce qui permet d’éviter la boue, 

et surtout de ne pas se perdre, dans cette forêt primaire très dense.

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Cryptomérias, fougères, arborescentes ou pas,

et des tas d’autres arbres dont je ne vous dirais pas le nom latin,

car leur nom local est cent fois plus sympathique :

Bois maigre, Bois de savon, Bois de pomme, Bois de corail, Bois d’éponge,

Bois de Laurent Martin, les calumets …

C’est la forêt de “Bois de Couleurs des Hauts” .

Mais sous ces noms amusants se cachent des plantes endémiques de La Réunion,

heureusement protégées par le “Parc National”.

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Les pluies et le brouillard quotidiens favorisent la présence de nombreux lichens,

comme cette “barbe de Saint-Antoine (Usnea barbata)

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Mais nous étions venus chercher des orchidées sauvages.

Sur l’île, il y a des orchidées toute l’année,

mais le mois de Novembre n’est pas la meilleure saison pour les observer.

Un vrai spécialiste qui ne ferait le voyage QUE pour les orchidées viendrait plutôt en Janvier …

Mais c’est aussi la période des cyclones …

Donc voilà les photos des quelques orchidées que nous avons vues.

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D’abord une petite orchidée qui pousse aussi bien sur les arbres (épiphyte),

sur les rochers moussus (lithophyte), ou dans la terre :

Cynorkis ridleyi

la seule que nous ayons trouvée qui soit endémique de l’île.

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Cynorkis squamosa

trouvée sur un tronc d’arbre moussu.

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Un parterre de petites tiges (au moins 40 pieds),

portant chacune une dizaine de boutons.

Cynorkis rosellata

Malheureusement, une seule fleur ouverte !

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Arnottia mauritiana

Nous en avons trouvées plusieurs, sur des vieux troncs d’arbres couverts de mousses :

des blanches, des rose pâle, des rose violacé,

et même une , en fin de floraison, tachée de rouille.

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Nous avions déjà trouvé, en grande quantité des

Benthamia latifolia

sur les talus exposés au nord de la route forestière du Haut Mafate,

à hauteur du parking, avant le début du sentier de La Nouvelle.

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Des hampes de 80cm à 1m de haut,

des dizaines de petites fleurs jaune verdâtre,

on ne peut pas vraiment se tromper.

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Plus tard, dans le voyage, nous trouverons une petite orchidée non fleurie,

sur le sentier qui part de Cilaos et qui arrive à Marla, dans le cirque de Mafate.

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 Ti-carambole, c’est son nom local, à cause de la forme de son bulbe .

Bulbophyllum nutans

Un faux bulbe aérien en forme de carambole, deux feuilles,

d’où sort une petite hampe florale.

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En vieillissant, les pseudos bulbes deviennent rouge orangé avant de sécher complètement .

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Si vous êtes fanas des orchidées sauvages de La Réunion,

il existe un livre qui leur est entièrement consacré.

Orchidées de la Réunion

(Patrice Bernet)

Introuvable en France avant mon départ, j’avais contacté son auteur et il me l’avait envoyé.

Tarif du transport et RIB” – patrice.bernet@yahoo.fr

 

Mais ne comptez pas l’amener en balade,

c’est un gros “pavé” qui pèse plus de deux kilos …

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décembre : ailleurs dans le monde, La Réunion

Le Volcan (suite)

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A la Réunion, souvent les éruptions se font dans l’enclos et ne menacent pas la population. 

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Mais il arrive que les laves sortent de l’enclos,

et s’écoulent ainsi, sans retenue, jusqu’à la mer…

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… recouvrant au passage, la route côtière, si souvent refaite.

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Elles arrivent ainsi jusqu’aux maisons, comme ici, à l’église de Piton Sainte-Rose.

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Il suffit de faire la route côtière du Sud-Est, pour constater les dégâts du volcan.

C’est “Le Grand Brûlé”

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En bord de mer, les plages sont couvertes de galets noirs,

incrustés de cristaux d’olivine.

Le sable est vert olive !

Nous avions déjà vu des plages de sable vert à Hawaii,

ce qui est logique, puisque l’olivine est le premier minéral à cristalliser

lorsque les laves refroidissent.

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Les vagues se déchaînent sur les rochers noirs.

Bref ! le bord de mer n’est pas très accueillant.

D’ailleurs les baignades sont interdites.

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Lors d’anciennes éruptions, les laves ont recouvert tout le Sud jusqu’à la mer, 

comme ici, à Cap Méchant (sur la commune de Saint-Philippe),

où les falaises de basalte noir, battues par les vagues,

donnent à cette côte son caractère sauvage.

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La reconquête des laves par la végétation

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D’abord les lichens !

A spores très légères, ils s’installent dans les moindres fissures,

et se développent grâce à l’humidité des roches.

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Ici, le Stereocaulon vulcani, qui, au bout de quelques années,

recouvre les laves noires d’un épais duvet blanc.

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Ensuite, les Fougères !

Il faut au moins 10 ans pour qu’elles s’installent sur la lave.

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D’abord la Nephrolepis abrupta qui occupe les moindres anfractuosités de la roche,

puis la fougère “Patte de Lézard” (Phymatosorus scolopendria) 

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Des arbrisseaux : (au moins 50 ans après la coulée)

comme ici “le bois de Source”,

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Enfin des arbres, (de 50 à 200 ans après)

comme les “Vacoas Bord de mer”

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ou le “Manioc marron”(Scaevola taccada).

Mais aussi le “Bois de fer” ou “Filao”(Casuarina equisetifolia)

La végétation se reconstitue peu à peu.

Mais quelle végétation ?

La plupart de ces végétaux sont des espèces étrangères, souvent classées invasives,

et qui empêchent le développement des plantes indigènes.

Les arbustes qui constituent “les Bois de couleur”,

brûlés par les laves,

 seraient suceptibles de se réinstaller d’ici 200 à 300 ans (chiffres ONF).

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Encore faudrait-il qu’il n’y ait pas d’autres coulées de lave … 

La dernière éruption a eu lieu en 2007.

Depuis les laves sont encore chaudes …

Des panneaux nous le rappellent tout le long de la route 

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Décembre : ailleurs dans le monde

 

 Découverte de l’île de La Réunion

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” Pitons, cirques et remparts”,

c’est sous cette appellation que l’UNESCO a classé 40% de l’île,

soit 100.000 Ha, situés dans la zone centrale du Parc National.

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Notre voyage

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Arrivés à l’aéroport, nous partons vers l’Est,

puis, nous rentrerons dans le Cirque de Salazie,

où nous resterons deux jours et où nous ferons quelques randonnées.

Puis deux jours dans la forêt de Belouve,

à la recherche des orchidées sauvages.

Il nous faudra quatre jours pour explorer la côte Est et Sud-Est,

de Sainte-Rose à Saint-Philippe :

jardins, réserves naturelles, sentiers botaniques,

marche dans le “Grand Brûlé” (zone de laves laissées par le volcan),

côtes rocheuses, aux galets noirs …

il y a tant de choses à faire !!!

Puis nous passerons deux jours pour découvrir le Piton de la Fournaise.

Prochaine étape : le Cirque de Cilaos (randonnées, artisanat, agriculture)

Ensuite la côte Ouest : Saint-Leu, Saint-Gilles … Plage, plongée, repos…

Nous prendrons quand même un jour pour faire la Route du Maïdo,

qui monte jusqu’au belvédère du Cirque de Mafate,

et bordée tout le long, par les alambics des producteurs de Géranium Rosat.

18 jours de découvertes !

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Qui dit Réunion, pense volcans !

Il y en a deux : 

Le Piton des Neiges, (3071 m) qui est à l’origine de la formation de l’île,

et qui est éteint depuis longtemps,

et le Piton de la Fournaise,(2632 m)

un des volcans les plus actifs de la planète avec les volcans d’Hawaii.

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Le Piton des Neiges 

 

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Très difficile à voir, il est presque toujours dans la brume …

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Et pourtant, on avait bien choisi une chambre “Vue Piton” !!!

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Il nous faudra monter au-dessus des nuages, pour, enfin, l’apercevoir !

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Le Piton de la Fournaise

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Nos deux journées “Piton de la Fournaise”, se feront malheureusement sous la pluie …

Dommage !!!

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Juste une petite éclaircie pour voir la vallée de la “Rivière des Remparts”

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La route en lacets, nous mène à “la Plaine des Sables”

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Magnifique paysage lunaire !

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C’est rouge, très rouge …

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Et on nous avait donné une voiture toute blanche …

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Un petit rayon de soleil éphémère …

mais tout de suite, le brouillard se lève …

La voiture est loin, nous n’échapperons pas à la pluie.

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Arrivée au belvédère du volcan, toujours sous la pluie.

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En bas dans l’Enclos, on aperçoit le Formica Léo, petit cône volcanique,

assez facile à escalader.

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La balade était prévue, mais par temps de pluie, les guides sont formels :

interdiction absolue de descendre dans l’Enclos.

Glissades, chutes dans les crevasses, et risques certains de se perdre !!!

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Le brouillard nous rattrape ! 

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Les falaises (100 à 400 m de haut), qui entourent l’Enclos, sont appelées des remparts.

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Vus du ciel, des petits cratères rouges,

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et le cratère Dolomieu effondré lors de la dernière éruption.

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Les fleurs du volcan

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Toutes ces photos ont été prises dans la Plaine des Sables,

pourtant d’apparence si aride.

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Les petits grelots rouges du Petit bois de remparts (Agarista buxifolia).

De la même famille que les bruyères, la plante est belle mais dangereusement vénéneuse.

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Une plante rare, et endémique (qui ne pousse nulle part ailleurs) de La Réunion,

le Myosotis de Bourbon (Cynoglossum borbonicum)

De la famille de notre bourrache, elle n’en a pas les qualités médicinales.

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Encore une plante endémique !

L’Ambaville blanche (Hubertia tomentosa)

 Petit arbrisseau qui peut atteindre 2 m, mais dans les scories de la Plaine des Sables,

ils ne mesuraient que 50 cm.

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Le Bouton doré (Psiadia callocephala)

petite plante velue rampante qui forme des petits coussinets,

elle aussi endémique de l’île.

 

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Une jolie graminée aux épis rouge cramoisi :

le Pennisetum caffrum

endémique  elle aussi .

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A suivre !

Épices et parfums : le Géranium rosat

 Encore une plante à parfum !

Le Géranium rosat (Pélargonium asperum)

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C’est sur l’île de la Réunion, dans la région qu’on appelle “La Petite France”,

que pousse ce géranium.

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Ses grandes touffes vertes donnent de toutes petites fleurs roses,

juste marquées de pourpre.

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Ses grandes feuilles très découpées et velues, 

vont servir à fabriquer une huile essentielle, très parfumée.

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Les tiges feuillées sont taillées tous les deux mois, et tassées dans un alambic.

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A La Réunion, chaque propriétaire a le sien, au fond du jardin.

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Bien que leur construction soit très artisanale,

le principe est le même partout.

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On cuit les feuilles dans la grosse “marmite”,

de la même façon que l’on cuit le chou fleur à la vapeur dans nos cocottes-minute.

De l’eau au fond, un panier au-dessous contenant le chou fleur,

qui ne doit pas toucher l’eau.

Seule la vapeur d’eau bouillante cuira le chou.

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Les vapeurs chaudes, en passant sur les feuilles,

entraînent l’ huile essentielle.

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Ce mélange de vapeurs d’eau et d’huile essentielle,

est récupéré dans une canalisation,

qui va d’abord circuler dans un serpentin placé dans de l’eau froide.

Les vapeurs redeviennent liquides : eau + huile

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Le tout est envoyé dans un “essencier”,

basé sur le principe du “vase florentin”.

L’huile de géranium étant plus légère que l’eau,

 va monter naturellement à la surface,

tandis que l’eau restera au fond de l’essencier, et s’évacuera par le robinet du bas.

Quand “la cuite” est terminée, et que l’on veut récupérer l’huile,

il suffit de fermer ce robinet, d’injecter une grande quantité d’eau,

qui ne pouvant s’évacuer, va faire monter l’huile.

Il ne reste plus qu’à mettre un bouchon verseur sur la bouteille pour la récupérer.

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Cette huile essentielle est produite, en grande majorité pour la parfumerie.

Elle est aussi employée pour soigner les  “accidents” de la peau : 

plaies, brûlures, engelures.

Une infusion de géranium rosat permet aussi de se débarasser des vers intestinaux .

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Épices et parfums : le vétiver

 

Vous avez sûrement utilisé le vétiver (peut-être sans le savoir),

car son essence entre dans la composition

de nombreux parfums.

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Le vétiver (Chrysopogon zizanioides)

 

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Vétiver ou Vétyver ?

Les deux orthographes sont correctes :

Vétyver étant le nom d’origine et vétiver le nom plus récent.

Dans tous les dictionnaires vous trouverez l’orthographe “Vétiver”,

mais à La Réunion, l’orthographe ancienne est plus employée.

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La pancarte du haut se trouve dans un jardin de l’ONF (Office National des Forêts),

et celle du bas dans le jardin du Conservatoire Botanique National de Mascarin.

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Mais à quoi ressemble le vétiver ?

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Le vétiver est une grande graminée,

de 2 à 3 m de haut, originaire de l’Inde.

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Les longues feuilles sont hérissées de petites aspérités qui les rendent coupantes.

Mais le plus intéressant dans la plante ce sont ses racines.

Longues jusqu’à 3 m, elles s’enfoncent dans le sol en un réseau chevelu inextricable.

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 D’ailleurs, on plante aussi le vétiver, sur les talus, les bords des chemins,

pour éviter une trop grande érosion :

les racines “tenant très bien la terre”.

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C’est aussi avec les racines qu’après un arrachage fastidieux, et distillation,

on obtient son essence parfumée.

Le vétiver est classé dans les parfums “boisés”,

que l’on trouve principalement dans les parfums masculins,

mais aussi dans des parfums féminins comme le N°5 de Chanel.

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Elle est utilisée aussi en pharmacie contre certaines maladies de peau.

Les racines contiennent aussi des insecticides :

elles sont vendues en petits fagots sur tous les marchés de La Réunion.

Glissées dans le linge, elles le protègeront des mites,

tout en le parfumant.

 

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Trouvée à Madagascar :

 

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Cette jolie tortue, toute en racines de vétiver, se met dans la salle de bain.

La seule humidité de la douche réveillera son parfum …

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Épices et parfums : la noix de muscade

 

La noix de muscade

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Une pincée de noix de muscade rapée sur une purée, en relève le goût,

mais connaissez-vous le fruit qui donne cette noix ?

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Un peu d’histoire

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Elle est très proche de celle du clou de girofle, 

les deux arbres poussant dans les mêmes régions du monde.

Comme le giroflier, le muscadier (Myristica fragans),

est originaire des Moluques.

Les premiers explorateurs hollandais,

pensaient avoir découvert une nouvelle variété de poire.

C’est vrai que le fruit du muscadier en a la forme.

Mais il suffit d’ouvrir une muscade pour constater la différence.

Très vite, les hollandais comprennent les bénéfices

qu’ils peuvent tirer du commerce de la muscade.

Ils font des plantations sur place, et envoient leur récolte en Europe.

Afin de conserver ce monopole commercial,

ils détruisent et brûlent tous les autres plants de muscadier

qui poussent naturellement sur les îles.

Et c’est grâce à Pierre Poivre (encore lui !)

que des plants et des graines vont être amenés clandestinement, hors des Moluques.

les essais seront faits sur l’île Maurice, dont Pierre Poivre était l’intendant.

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Un peu de botanique

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Le Muscadier (Myristica fragans)

est un arbre à feuilles persistantes de 8 à 10 m de haut.

Il produit trois récoltes par an,

de fruits ressemblant à des petites poires.

Dans la nature, les fruits tombent quand ils sont mûrs,

se cassent en deux laissant apparaître la noix.

Cet un arbre tropical, que l’on cultive de nos jours, aux Antilles (surtout sur l’île de Grenade),

et dans l’Océan Indien ( Maurice, Réunion).

 

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Cette noix, brune, est entourée d’un “filet” rouge vif, appelé le Macis.

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Un peu de cuisine

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Il y a deux utilisations de la muscade :

– la noix rapée, pour parfumer les purées, le gratin dauphinois …

– le macis, séché, réduit en poudre, qui s’ajoute aux sauces tomate, aux currys,

et qui rentre dans la composition de nombreux mélanges d’épices.

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Épices et parfums : le clou de girofle

 

Un peu d’histoire

ou

les Moluques, archipel des épices

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Les Moluques sont un archipel indonésien.

Grandes productrices d’épices, ces îles ont attiré tous les marchands du monde.

Marco Polo, déjà, signale la présence de toutes sortes d’épices :

poivres, noix de muscade, cannelle et clous de girofle.

Mais c’est au début du XVIème siècle

que Magellan lancera une” expédition épices”,

jusqu’aux Moluques, en passant par la pointe de l’Amérique du Sud,

par le détroit qui porte aujourd’hui son nom.

Magellan ne verra jamais les Moluques, car il meurt lors d’une bataille aux Philippines.

Le reste de l’équipage arrive enfin aux Moluques,

et troquent une cargaison complète de clous de girofle

contre tout ce qui restait sur le bateau : linge, outils, armes, vaisselle …

Mais il faudra attendre 1772, pour que la culture du giroflier, arrive en france,

(culture, alors, monopole des Hollandais).

Et ceci, grâce à Pierre Poivre, étonnant “voleur d’épices”,

intendant des Isles de France et de Bourbon (Ile  Maurice et la Réunion),

qui arrive à faire sortir clandestinement des Moluques,

des plants de giroflier et de muscardier.

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Un peu de botanique


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 Le giroflier (Syzygium aromaticum)  est un arbre tropical de 12 à 15 m de haut,

aux feuilles abondantes, vert jaune.

Tout dans l’arbre (jeunes branches, feuilles, fleurs, fruits),

dégage cette bonne odeur si particulière.

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Dès Octobre, les boutons floraux apparaissent.

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Si l’on ne fait rien, à ce stade, les fleurs vont s’ouvrir,

perdant la plus grande partie de leur parfum.

Elles ont quatre pétales blancs, qui disparaissent sous une grande quantité d’étamines.

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Elles fanent rapidement, la récolte est perdue.

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Il ne reste plus que les calices rouges.

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Car le clou de girofle n’est pas le fruit du giroflier,

c’est le bouton floral, qu’il faut récolter quand il commence à peine à rosir,

et surtout quand il est encore bien fermé.

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Ces clous sont ensuite, étalés, à même le sol sur des nattes, en plein soleil,

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jusqu’à devenir brun foncé,

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avant d’être vendus sur les marchés.

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Un peu de cuisine

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Il n’y a pas de recette particulière pour le clou de girofle.

Il y a tellement de plats où il est le bienvenu !

pot au feu, choucroute, sauces tomates, currys,

vin chaud, marinades …

Il rentre même dans la composition du pain d’épices …

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Il a aussi des qualités antiseptiques :

il calme les rages de dents,

dans un plat de légumes secs, il empêche les “lendemains qui chantent”…

on le dit aussi aphrodisiaque …

Une orange piquée de clous de girofle, parfumera la pièce et éloignera les mites.

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Épices et parfums : la vanille

 

Voilà une autre épice, que vous utiliserez sûrement pour les fêtes,

mais qui est utile toute l’année :

crèmes, flans, confitures, plats cuisinés …

La vanille peut se mettre à toutes les sauces (ou presque).

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 Un peu d’histoire

Les Aztèques (encore eux), en parfumaient le cacao.

Ils appelaient cette boisson “Xocoalt”,

ce qui a donné plus tard le nom du chocolat.

Les gousses de vanille venaient alors du Mexique où elle poussaient naturellement.

Quand les Espagnols arrivèrent en Amérique Centrale,

ils découvrirent la vanille,

et en ramenèrent quelques pieds en Espagne.

Les pieds de vanille poussaient bien, les fleurs étaient belles,

mais jamais elles ne faisaient de fruits.

Mystère !!!

Mystèrieuse et rare, la vanille a un succès fou !

Mais les Mexicains restent les seuls à la produire …

Le pays s’enrichit grâce à son commerce.

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Ce n’est qu’au XVIIIème siècle, qu’on constatera que la pollinisation des fleurs

était réalisée par des insectes, qui, bien sûr étaient restés au Mexique.

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Des botanistes firent des essais de pollinisation artificielle,

mais ce n’est qu’en 1841, qu’un jeune esclave (Edmond),

vivant sur l’île de La Réunion, 

trouvera le procédé de la pollinisation de la vanille,

procédé que l’on emploie encore aujourd’hui.

En 1848, à la fin de l’esclavage, on donna au jeune esclave le nom d’Albius (alba = blanc)

couleur de la fleur de vanille.

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Un peu de botanique

 

Flore,orchidées,vanille, voyage, La Réunion

La plante de vanille est une liane, qui grimpe sur tout  support :

tuteurs, ou comme ici, sur l’île de la Réunion,

sur les arbres de la forêt de Saint-Philippe, dans le sud de l’île.

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La vanille est une orchidée, à fleurs blanc crème, groupées en petits bouquets.

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Elle aime pousser en sous-bois, entre ombre et lumière.

Si ses tiges tiges cassent, ce n’est pas grave, car elles se bouturent facilement.

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Les fleurs sont éphémères :

elles s’ouvrent très tôt vers 5 h du matin, pour mourir vers 15 h.

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        Problème :

 les organes mâles et femelles de la fleur sont séparés par une petite membrane,

qui exclut tout contact.   

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C’est là, qu’intervient la pollinisation artificielle, 

minutieuse mais rapide, car tout doit être terminé avant la mort de la fleur.

Les producteurs de vanille, doivent passer tous les jours, afin de polliniser les fleurs, 

ce qui explique, en partie le prix des gousses finies.

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Le procédé est simple : avec un objet pointu (ici une épine de palmier),

le jardinier doit soulever la membrane,

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et avec les doigts, presser la fleur pour mettre en contact ses organes mâle et femelle.

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La pollinisation est faite.

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La fleur va fâner, mais la partie qui lui servait de tige (en réalité l’ovaire),

va grossir pour donner une gousse.

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Les gousses sont récoltées, à maturité, 8 ou 9 mois après la pollinisation.

La récolte a lieu tous les jours, afin d’être sûr de ramasser une gousse  bien mûre.

Ensuite, viendront :

– l’échaudage qui consiste à tremper les gousses dans l’eau bouillante, pour stopper sa croissance,

– l’étuvage : les gousses s’égouttent lentement,

– le séchage,

– le triage : seules les plus belles seront vendues entières, 

les autres finiront en poudre, extrait …

– l’affinage : les gousses sont enfermées dans des caisses de bois,

et c’est là qu’elles développent leurs arômes,

et enfin, la vente.

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Sur l’île de la Réunion, vous en trouverez à la coopérative de la vanille,

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sur les marchés, vendues naturelles ou tressées (ici en tortues et lézard),

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ou chez les producteurs,

comme ici, au “Jardin des parfums et des épices”, à Saint-Philippe,

où ont été prises toutes ces photos.

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Une petite recette

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Carpaccio de coquilles Saint-Jacques à la vanille

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Ingrédients :

– des coquilles Saint-Jacques sans corail, assez grosses,

(à peu près 4 par personne)

Vous pouvez les acheter congelées dans un magasin de congelés dont la marque est très connue…

– Un verre d’huile d’olive,

– Un citron vert,

– De la fleur de sel,

– Du piment d’Espelette,

– Deux belles gousses de vanille.

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Recette :

Cette recette se fait en deux temps :

La veille du repas :

– faites décongeler vos coquilles Saint-Jacques,

– Avant la fin de la décongélation, (le découpage sera plus facile),

tailler 4 à 5 lamelles assez fines, dans chaque coquille.

– étalez-les dans chaque assiette bien froide,

– Gardez-les au réfrigérateur jusqu’au lendemain.

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– Versez l’huile d’olive dans une casserole,

– Incisez vos deux gousses de vanille,

grattez les graines qui sont à l’intérieur,

et mélangez-les à l’huile.

– Ajoutez aussi les gousses vides.

– Faites chauffer l’huile d’olive avec la vanille,

jusqu’à ce que l’huile soit tiède.

– Mélangez bien et laisser infuser toute la nuit.

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Quelques heures avant le repas :

– Sortez vos assiettes de coquilles Saint-Jacques,

– Arrosez-les de la préparation huile/Vanille,

– Ajoutez quelques gouttes de jus de citron vert,

et quelques cristaux de fleur de sel,

Remettez le tout au frais.

– Juste avant de servir, 

ajoutez le piment d’Espelette,

et quelques morceaux de gousses pour la décoration.

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