L’Arganier

 À la recherche de l’Arganier

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 Nous partons dans le Sud-Ouest marocain,

seule région du monde où pousse naturellement cet arbre rare.

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Dernier rampart vert contre le désert,

l’Arganier (Argania spinosa), est une providence pour les populations berbères,

leurs dromadaires, et surtout leurs chèvres, 

qui pour déguster son feuillage et ses fruits,

grimpent dans un équilibre incertain, jusqu’au sommet des branches de cet arbre toujours vert.

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De son fruit, qui ressemble à une olive, on extrait une huile orangée très parfumée,

au goût de sésame et d’amande grillée.

Si elle ne supporte pas la cuisson, elle assaisonnera délicieusement vos salades,

et réveillera, d’un trait d’huile final, tous vos plats méditerranéens,

même une simple salade d’oranges.

Autre gourmandise, présente sur toutes les tables marocaines : l’amlou.

C’est un mélange d’amandes grillées écrasées, de miel et d’huile d’argan,

vendu aux touristes sous le nom de “Nutella berbère”.

C’est très, très sucré, c’est très, très gras …

Attention les kilos !

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L’huile d’argan est une huile rare.

Son prix élevé s’explique par l’incroyable quantité de fruits,

nécessaires pour obtenir un seul litre d’huile : 100kg de fruits et 10h de travail.

(à titre de comparaison : il faut 6 à 7 kg d’olives pour faire un litre d’huile)

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Sa fabrication est un travail long et fastidieux,

uniquement manuel, réservé aux femmes.

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 Après une cueillette rendue difficile par les longues épines de l’arbre,

les fruits sont d’abord dépulpés, pour n’en garder que les noix.

Celles-ci sont ensuite cassées une à une, pour en extraire les amandes oléagineuses.

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Certaines femmes cassent, d’autres trient, c’est presque du travail à la chaîne.

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Une fois grillées, les amandes sont broyées dans une pierre spéciale.

il ne reste plus qu’à presser la pâte obtenue pour voir couler l’huile.

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Tout est rangé dans des paniers : pulpes, noix entières ou cassées, amandes …

car rien ne se perd.

La coquille du noyau servira de combustible, la pulpe nourrira le bétail,

la pâte restante sera utilisée dans la fabrication de savons.

Car cette huile a aussi des vertus cosmétiques :

les Marocaines s’en enduisent les cheveux et la peau,

et en font le même usage que les Tahitiennes avec le monoï.

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Regroupées en coopérative, ces femmes récoltent, fabriquent et vendent cette huile vierge.

Continuer à vivre au pays, exploiter une richesse naturelle sans la détruire, 

est un des avantages de ce système.

Avec une partie des revenus, elles ont mis en place des cours d’alphabétisation.

Salaires et instruction, accordent aux femmes berbères,

une certaine indépendance,

et leur permettent de s’affranchir (un peu !) du poids des traditions.


C’est un bienfait supplémentaire de l’huile d’argan. 

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5 réflexions sur « L’Arganier »

  1. A quand l’édition de vos guides touristiques ? Ce ne serait que la compilation de tous ces merveilleux articles. C’est toujours avec infiniment de plaisirs, de gourmandises, qu’on se plonge dans ce blog. Le monde est beau quand on sait l’observer, et vous savez …où et comment regarder. Merci et continuez à voyager, la vie est courte, il faut profiter du temps présent. On est certain du passé, et beaucoup moins de l’avenir, malheureusement ! 🙂

  2. A quand l’édition de vos guides touristiques ? Ce ne serait que la compilation de tous ces merveilleux articles. C’est toujours avec infiniment de plaisirs, de gourmandises, qu’on se plonge dans ce blog. Le monde est beau quand on sait l’observer, et vous savez …où et comment regarder. Merci et continuez à voyager, la vie est courte, il faut profiter du temps présent. On est certain du passé, et beaucoup moins de l’avenir, malheureusement ! 🙂

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